» La rédemption n’est pas un pardon accordé, mais une ascension périlleuse. Chaque pas vers le sommet de nos erreurs nous rapproche du ciel de nos aspirations, laissant derrière nous l’écho de nos regrets dans la vallée de nos origines. «
Dans les confins glacés des lacs Québécois, où le silence n’est rompu que par le craquement de la glace et le souffle du vent, j’ai médité sur cette vérité : la rédemption n’est pas une grâce accordée, mais une ascension périlleuse sur les flancs escarpés de notre conscience.
Chaque pas vers le sommet de nos erreurs est une épreuve. Comme l’alpiniste qui s’accroche aux parois vertigineuses du Pamir, nous grimpons, les mains écorchées par le poids de nos regrets, les pieds incertains sur le sol mouvant de nos remords. La vallée de nos origines s’éloigne, disparaissant dans la brume de notre passé, mais son écho résonne encore dans chacun de nos halètements.
J’ai vu des hommes s’égarer en cherchant une absolution aussi insaisissable que le mirage d’une oasis dans le désert de Gobi. Ils couraient après le pardon comme on poursuit l’horizon, sans jamais l’atteindre. C’est qu’ils n’avaient pas compris que la rédemption ne se trouve pas au bout du chemin, mais dans chaque pas qui nous élève au-dessus de nous-mêmes.
Le ciel de nos aspirations n’est pas un paradis lointain et inaccessible. C’est cet instant fugace où, au détour d’un sentier de montagne, le voile des nuages se déchire pour révéler un panorama à couper le souffle. C’est cette clarté soudaine qui nous saisit quand, après des jours de marche dans le brouillard de nos doutes, nous émergeons au-dessus de la mer de nuages, baignés par la lumière de la compréhension.
Mais ne nous y trompons pas : l’ascension est périlleuse. Combien de fois avons-nous vu des grimpeurs rebrousser chemin, vaincus par le vertige ou la fatigue ? La rédemption exige de nous une volonté de fer, une détermination aussi inébranlable que les montagnes de l’Altaï. Elle demande que nous affrontions les tempêtes de notre âme avec le même courage qu’un marin face aux déferlantes du cap Horn.
Et pourtant, à chaque pas qui nous rapproche du sommet, l’air se fait plus pur, notre vision plus claire. Les regrets qui pesaient sur nos épaules comme un sac trop lourd s’allègent. Nous ne les abandonnons pas – ils font partie de nous – mais nous apprenons à les porter avec plus de grâce, comme le sherpa qui, à force d’ascensions, développe une démarche légère malgré sa lourde charge.
Dans cette quête verticale, nous laissons derrière nous non pas nos erreurs, mais notre ancienne façon de les percevoir. Comme les arbres qui perdent leurs feuilles mais gardent leur essence, nous nous déléstons de nos illusions tout en conservant les leçons apprises.
L’écho de nos regrets dans la vallée de nos origines n’est plus un reproche lancinant, mais le rappel lointain du chemin parcouru. Il résonne comme le carillon d’un monastère tibétain, nous invitant non à la culpabilité, mais à la conscience éveillée.
Ainsi, pas après pas, souffle après souffle, nous nous élevons. La rédemption n’est pas un état final, un sommet à atteindre une fois pour toutes. C’est ce mouvement perpétuel qui nous pousse à grandir, à nous dépasser, à transmuter la matière brute de nos erreurs en l’or de la sagesse.
La vraie rédemption, c’est d’accepter cette ascension comme notre destin, notre privilège d’êtres humains. C’est embrasser chaque difficulté comme une opportunité de s’élever, chaque erreur comme un nouveau palier vers les cimes de notre potentiel.
Finalement, n’est-ce pas dans cette lutte contre la pesanteur de notre condition que nous touchons du doigt notre véritable nature, aussi sauvage et grandiose que les paysages qui nous ont façonné ?
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