L’émerveillement

Citation sur l'émerveillement

« L’émerveillement est cette étincelle divine qui transforme le banal en extraordinaire, cette alchimie de l’âme qui transmute le plomb du quotidien en or de l’instant. S’émerveiller, c’est résister à l’érosion du temps, c’est défier l’habitude qui émousse nos sens et anesthésie notre esprit. C’est choisir, chaque jour, d’être un explorateur émerveillé plutôt qu’un spectateur blasé du grand théâtre de la vie.« 

Combien de fois ai-je vu le soleil se lever sur des horizons lointains, embrasant le ciel d’un feu céleste ? Combien de fois ai-je observé la danse hypnotique des étoiles dans la voûte nocturne ? Et pourtant, chaque fois, mon cœur s’emballe comme celui d’un enfant devant un tour de magie. C’est que l’émerveillement est cette étincelle divine qui résiste à l’usure du temps, ce briquet cosmique qui rallume la flamme de notre curiosité quand tout semble s’être éteint dans la grisaille du quotidien.

J’ai rencontré des hommes aux confins du monde, des bergers aux visages burinés par le vent et le soleil, qui s’arrêtaient encore, après des décennies passées dans les hauteurs, pour contempler la majesté d’un rapace planant au-dessus des vallées. Ils avaient compris, ces sages des altitudes, que s’émerveiller c’est résister. Résister à l’érosion du temps qui peu à peu transforme les miracles en banalités, les prodiges en routine.

Dans notre monde moderne, nous sommes devenus des alchimistes à l’envers. Nous excellons à transmuter l’or de l’instant en plomb du quotidien. Nous réduisons les merveilles à des équations, les mystères à des algorithmes. Mais l’émerveillement, lui, est l’alchimie véritable. Il transforme le métal vil de nos jours en l’or pur de l’expérience vécue.

J’ai passé des jours dans une cabane isolée, loin de tout. Chaque matin, je me levais pour voir le soleil caresser la surface d’un lac gelé, créant un kaléidoscope de couleurs que nul peintre ne saurait reproduire. Chaque soir, je regardais les étoiles se refléter dans l’eau sombre, comme si le ciel et la terre échangeaient leurs secrets dans un miroir cosmique. Et chaque jour, je m’émerveillais, conscient que cette capacité à m’étonner était ma seule défense contre la folie de l’isolement et la morsure du froid.

S’émerveiller, c’est choisir d’être cet explorateur qui, même après avoir parcouru mille fois le même sentier, trouve encore une fleur qu’il n’avait jamais remarquée, un rocher dont la forme lui évoque soudain un visage, une ombre qui dessine sur le sol une carte de terres inconnues. C’est refuser d’être ce spectateur blasé qui, assis dans son fauteuil, zappe entre les merveilles du monde avec l’indifférence d’un empereur romain gavé de spectacles.

Dans les forêts primaires, j’ai vu des arbres centenaires s’élancer vers le ciel, leurs branches chargées de neige semblables à des bras tendus vers l’infini. Ces géants végétaux, témoins silencieux du passage des siècles, m’ont enseigné une leçon précieuse : la vie ne s’use que si l’on cesse de s’émerveiller. Comme eux, nous devons rester enracinés dans notre réalité tout en aspirant toujours à toucher les étoiles.

L’émerveillement est cette flamme qui brûle encore dans l’œil du vieux loup solitaire quand il hurle à la lune, dans le cœur du chaman quand il entre en transe au son du tambour, dans l’âme du poète quand il capture l’ineffable dans le filet de ses mots. C’est ce qui nous rappelle, dans un monde de plus en plus désenchanté, que la magie existe encore pour ceux qui savent regarder.

J’ai traversé des étendues où chaque grain de sable semblait conter une histoire millénaire, j’ai gravi des sommets qui frôlaient les nuages, j’ai navigué sur des mers où l’horizon se confondait avec l’éternité. Et à chaque fois, j’ai choisi d’être cet « explorateur émerveillé » dont parle notre sage anonyme. Car je sais que le jour où je cesserai de m’émerveiller sera le jour où je commencerai véritablement à vieillir.

Alors, face au spectacle incessant de l’existence, soyons ces observateurs insatiables, ces enfants éternels qui ne se lassent jamais des merveilles qui les entourent. Émerveillons-nous du vol d’un papillon comme de la danse des galaxies, du murmure d’un ruisseau comme du grondement de l’océan. Car c’est dans cette capacité à nous étonner que réside notre humanité la plus profonde, notre résistance la plus farouche contre l’usure du temps et l’indifférence du monde.

L’émerveillement n’est pas une fuite de la réalité, c’est au contraire une plongée vertigineuse dans sa profondeur insondable. C’est le choix conscient de voir le monde avec des yeux neufs chaque matin, de sentir notre cœur battre au rythme de l’univers, de laisser notre âme danser sur la musique secrète de la création.

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