Ode à l’irrésolution

📍Batz-sur-Mer ❣️

📍Batz-sur-Mer ❣️

Ce soir-là, l’astre lunaire, œil cyclopéen et omniscient, déverse sa clarté sur les flots. Le rivage s’étire, dentelle de roches et d’écume, où la civilisation s’accroche par les ongles d’une maison blanche.

Assis sur la falaise, je contemple ce dialogue entre l’immobile et le mouvant. La lune dessine sur l’eau un chemin éphémère, invitation au voyage que seuls les rêveurs et les fous oseraient emprunter. Les galets polis par les marées semblent prêts à rouler vers l’inconnu, tandis que la maison, nargue l’infini de son obstination minérale à résister à l’appel du large.
Ses fenêtres allumées sont autant de lucarnes sur des vies casanières, des existences engoncées dans le confort douillet de la routine. Devant elle, l’océan gronde sa symphonie d’aventures en devenir.

Le sentier lunaire qui danse sur les vagues est une invitation au voyage que seuls les poètes inspirés et les marins intrépides oseraient suivre. Je contemple cette route impossible, l’esprit oscillant entre rêverie et réalité.

Partir ou rester ?
Éternel dilemme de l’homme, animal paradoxal qui rêve d’horizons mais se calfeutre dans ses habitudes. Les galets sous mes pieds semblent prêts à rouler vers l’inconnu. Moi, je reste là, aussi ancré que cette imperturbable maison.

Ce soir, Batz-sur-Mer devient le théâtre d’un au revoir, à la lisière entre deux mondes. D’un côté, la terre ferme et ses certitudes; de l’autre, l’océan et ses mystères.

La nuit s’écoule, indifférente à mes dilemmes. Demain, peut-être, le chemin de lune aura disparu. Mais ce soir, il brille encore, promesse scintillante d’horizons nouveaux pour qui saura voir au-delà de l’écume des habitudes.