Balises d’une identité à la dérive
📍 Sarzeau – Morbihan
Sur la grève grise du Morbihan, le temps s’est figé. Un voilier solitaire, sentinelle silencieuse, s’ancre dans l’entre-deux des marées. Les galets, témoins muets d’innombrables allers-retours de l’océan, parsèment le sable humide. Chacun porte en lui l’histoire d’un voyage, d’une érosion, d’une métamorphose.
Ce bateau, est-il vraiment perdu? Ou simplement en attente, comme nous tous, de la prochaine vague qui le portera vers son destin? Son mât pointe vers un ciel bas, chargé de nuages et de promesses. Il attend, patient, que la mer revienne le bercer.
Nous sommes tous ce navire, échoués sur les rives de notre passé, cherchant un sens à notre présence. L’identité n’est-elle pas ce fragile équilibre entre nos racines et nos aspirations? Comme ce voilier qui tangue entre terre et mer, nous oscillons entre ce que nous fûmes et ce que nous deviendrons.
La marée basse nous offre ce moment de pause, ce temps suspendu où l’on peut contempler le chemin parcouru. Les algues s’accrochent aux rochers, tenaces, refusant d’abandonner leur quête d’appartenance à deux mondes. Elles nous murmurent que l’on peut être de partout et de nulle part à la fois.
Bientôt, l’océan reprendra ses droits. Les vagues lécheront à nouveau la coque du bateau, l’invitant à poursuivre sa route. Car c’est dans le mouvement que l’on se retrouve, dans l’action que l’on se réconcilie avec soi-même.
Ne jamais abandonner. Croire en ses décisions. Le voyage n’est pas toujours celui que l’on avait imaginé, mais c’est le nôtre. Et comme ce voilier qui attend patiemment son heure, nous finirons par trouver notre mer, notre horizon, notre appartenance.
Dans ce paysage breton aux teintes de gris et de bleu, se joue le théâtre silencieux de notre existence: l’éternel va-et-vient entre nos origines et nos aspirations, entre la terre qui nous ancre et la mer qui nous appelle.
Et c’est peut-être là, dans cet entre-deux, que réside notre véritable identité.
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